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Propagation du cancer : percée susceptible de modifier le traitement des métastases

Les cellules cancéreuses se déplacent en grappes – et non en solo – plus souvent qu’on le croyait auparavant
Image par David Juncker (Metastatic tumour cells traveling in the bloodstream as clusters, shown here as a pair of cells, large clusters of tens of cells and massive clusters with well over one hundred cells).
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 May 2025

Une équipe de recherche dirigée par l’Université ɬÀï·¬ vient de réaliser une percée dans notre compréhension de la propagation du cancer.

En effet, une étude clinique menée, dans le cadre d’une collaboration de recherche, chez des personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire ou d’un cancer colorectal a révélé que les cellules cancéreuses se déplaçaient dans la circulation sanguine sous forme de grappes plus fréquemment qu’on le pensait auparavant. Cette découverte pourrait permettre aux médecins de repérer plus rapidement les personnes exposées à un risque élevé de propagation du cancer vers d’autres organes et, ainsi, orienter leurs décisions de traitement. De plus, elle ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Publiée dans Communications Medicine, a été menée par les spécialistes en recherche et soins cliniques que voici : Anne-Marie Mes-Masson, Ph. D., et la Dre Diane Provencher, du Centre hospitalier de l’Université de Montréal; le Dr Peter Metrakos, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé ɬÀï·¬; et Luke McCaffrey, Ph. D., de l’Institut du cancer Rosalind-et-Morris-Goodman, affilié à l’Université ɬÀï·¬.

Au Canada, environ est causé par un cancer. Dans la plupart des cas, ce n’est pas la tumeur initiale qui est mortelle, mais bien la dissémination du cancer vers d’autres organes, soit les métastases : après s’être détachées de la tumeur, les cellules tumorales circulantes (CTC) pénètrent dans la circulation sanguine et forment de nouvelles tumeurs ailleurs dans l’organisme. Dans de rares cas, un groupe de CTC se détache et les cellules restent agglutinées les unes aux autres, formant une grappe.

« Selon nos observations, il n’est pas impossible que l’on ait sous-estimé le rôle de ces grappes dans la formation de métastases. On a découvert récemment que les grappes étaient plus efficaces pour la formation de métastases, mais comme elles étaient indétectables chez la plupart des personnes, leur contribution à la propagation de la maladie n’était pas prise en compte », explique David Juncker, auteur en chef, professeur titulaire et directeur du Département de génie biomédical de l’Université ɬÀï·¬.

Une méthode de microfiltration révolutionnaire

L’équipe de recherche a fait cette découverte grâce à une méthode de microfiltration qu’elle a mise au point dans le but de capturer les grappes de cellules cancéreuses se déplaçant dans le sang.

« Notre hypothèse était que lors du traitement des échantillons, les grappes se disloquaient en raison des méthodes de filtration utilisées. Nous avons donc mis au point une méthode plus douce permettant d’isoler ces grappes sans les disloquer. Et nous avons découvert beaucoup plus de grappes de CTC que les quantités signalées jusqu’alors », souligne le Pr Juncker.

La technologie en question fait appel à une membrane microfiltrante ultra-fine – environ le cinquième de l’épaisseur d’un cheveu humain – dotée de minuscules pores qui retiennent les cellules cancéreuses et les grappes de cellules cancéreuses, mais laissent passer les cellules sanguines plus petites.

De nouvelles avenues thérapeutiques

Dans la prochaine phase de recherche, on utilisera cette nouvelle méthode comme outil diagnostique pour la détection de CTC dans le cancer colorectal avec métastases hépatiques, l’une des formes de la maladie la plus difficile à traiter.

Les grappes de CTC pourraient permettre de classer les patients suivant le risque, faible ou élevé, auquel ils sont exposés et d’adapter le traitement en conséquence. Par ailleurs, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour la mise au point de stratégies thérapeutiques et pour le suivi du traitement par la surveillance des grappes de CTC.

« Si les grappes sont des éléments clés de la propagation du cancer, ajoute Anne-Marie Mes-Masson, peut-être pourrait-on stopper la formation de métastases en les détruisant. »

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

L’article « », par Anne Meunier et David Juncker et coll., a été publié dans Communications Medicine.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

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