Ce message est envoyé au nom de Angela Campbell, première vice-provost par intérim, études et vie étudiante.

À tous les membres de notre effectif étudiant,
 

Je vous informe aujourd’hui que l’Université a pris la difficile décision de mettre fin à sa relation contractuelle avec l’Association étudiante de l’Université ɬÀï·¬ (AÉUM). En vertu du protocole d’entente entre l’Université et l’AÉUM, l’une ou l’autre partie peut mettre fin à la relation sans qu’il y ait faute ni d’une part ni de l’autre, pour autant qu’il y ait eu préalablement une tentative de médiation. Il va de soi que nous respecterons ce processus et que nous nous y engagerons de bonne foi.
 

Cela dit, je tiens à vous exposer en toute transparence les raisons qui nous ont amenés à prendre cette décision et à vous dire ce qu’elle signifie pour vous.
 

D’abord, je suis pleinement consciente que l’AÉUM joue depuis longtemps un rôle de premier plan en sa qualité de représentante de l’effectif étudiant au premier cycle de l’Université. Bon nombre de ses services et de ses initiatives de défense des intérêts de cette population sont grandement appréciés de la communauté mcgilloise, et plusieurs membres de sa direction ont travaillé en toute bonne foi cette année avec la direction de l’Université. Ces personnes se sont vouées sincèrement à la représentation de leurs pairs et à l’amélioration de la vie sur le campus pour toute la population étudiante au premier cycle.
 

Cependant, la direction de l’AÉUM ne s’est pas dissociée de façon unanime et explicite des groupes militants, dépourvus de statut en bonne et due forme à l’Université, qui se livrent ou souscrivent à des actes de vandalisme, d’intimidation et d’obstruction. Pour notre part, nous rejetons ces actions sans équivoque. Certes, les manifestations font partie de la vie universitaire; d’ailleurs, les rassemblements pacifiques et la liberté d’expression sont protégés tant par nos politiques que par la loi. Toutefois, cette protection ne s’étend pas au vandalisme, à l’obstruction, aux menaces et à la violence. Ces actes vont à l’encontre de nos valeurs communes et de nos politiques, et ils ébranlent le sentiment de confiance et de sécurité de notre communauté.
 

La semaine dernière, l’AÉUM a autorisé et appuyé, du moins de façon tacite, une grève de trois jours qui a accentué le clivage au sein de notre communauté universitaire déjà profondément divisée et blessée. L’AÉUM aurait dû déclarer irrecevable, en vertu de ses documents constitutifs, la motion qui a conduit au référendum sur la grève et aurait pu le faire, mais elle en a décidé autrement. Résultat : des dizaines de cours ont été bloqués ou interrompus. Les personnes touchées n’ont pas pu enseigner ni étudier. Beaucoup se sont senties menacées, intimidées et en danger. La situation a atteint son paroxysme lorsque des individus ont fait voler en éclats la porte vitrée d’un bureau à l’aide d’une borne d’incendie remplie de peinture rouge. La peinture a été pulvérisée dans tout le bureau alors que le personnel se trouvait à l’intérieur. Un membre du personnel a été directement touché.
 

Soyons clairs : personne à ɬÀï·¬ â€“ ni au sein de l’effectif étudiant, ni au sein du personnel ou du corps enseignant â€“ ne devrait subir pareil traitement sur son lieu de travail ou d’étude. Ce comportement est inacceptable et je le dénonce avec la plus grande fermeté.
 

Ces tactiques ne soutiennent et ne font progresser en rien les causes qu’elles sont censées défendre. Elles divisent notre communauté et risquent d’attiser la haine envers des groupes déjà vulnérables.
 

Bien que l’AÉUM ait depuis publié une déclaration réaffirmant son engagement à manifester pacifiquement et reconnaissant qu’il y a eu de la violence lors de certains événements liés à la grève, l’Université reste profondément préoccupée par les conséquences de cette grève. Il est bien de s’engager à manifester pacifiquement, mais les paroles ne suffisent pas. L’Université demeure résolue à prioriser la sécurité et le bien-être de tous les membres de sa communauté.
 

Je sais que certains membres de notre communauté ont perçu dans les communications de l’Université des préjugés en faveur d’un groupe ou d’un autre. Je prends ces préoccupations au sérieux et j’y ai mûrement réfléchi avant de vous écrire aujourd’hui. Mon objectif n’est pas de faire taire la dissidence, mais bien d’affirmer que toutes les personnes étudiantes â€“ quelles que soient leur identité ou leurs opinions politiques â€“ ont le droit de vivre, d’apprendre et de s’exprimer sur un campus exempt de peur, de harcèlement et de violence, dans le respect de leur dignité.
 

L’Université s’engagera en toute bonne foi dans le processus de médiation avec l’AÉUM. Si cette démarche ne débouche pas sur le maintien du protocole d’entente, nous sommes pleinement résolus à faire le nécessaire pour que l’effectif étudiant continue à bénéficier d’une représentation démocratique forte et d’un accès ininterrompu aux services de première importance. Notre priorité absolue demeurera le bien-être et la réussite de toute notre population étudiante.
 

Je vous tiendrai au fait de l’évolution de la situation. Je vous remercie de votre attention et de votre bienveillance les uns envers les autres en cette période difficile.
 

Cordiales salutations,
 

Professeure Angela Campbell

Première vice-provost par intérim, Études et vie étudiante