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Réunis, les décideurs en environnement sont plus empathiques à l’égard de la nature et des générations futures

« Si nous voulons que les décideurs prennent des décisions durables tant pour les humains que pour les autres êtres vivants, nous devons cultiver l’empathie autant que le savoir. »
A group of people sitting at a table in front of a whiteboard.
Image par Elson Ian Nyl Ebreo Galang.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 November 2025

Lorsqu’on réunit des décideurs en environnement pour les inviter à imaginer l’avenir ensemble, ce n’est pas uniquement leur perception des choses qui changent : ce sont aussi leurs sentiments.

VoilĂ  la conclusion que tire une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© ɬŔď·¬, dont l’étude a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Sustainability Science. En effet, les rĂ©sultats montrent que la planification participative de scĂ©narios, processus collaboratif dans le cadre duquel les membres de divers groupes envisagent ensemble des avenirs possibles, peut intensifier l’empathie envers les gĂ©nĂ©rations futures, ainsi qu’à l’égard des autres formes de vies. L’étude a Ă©tĂ© dirigĂ©e par Elson Ian Nyl Ebreo Galang, Ph. D., et la professeure Elena Bennett, du DĂ©partement des sciences des ressources naturelles et de l’École de l’environnement Bieler de l’UniversitĂ© ɬŔď·¬.

« Nous avons constaté que les décideurs participant à ce processus faisaient montre d’une empathie beaucoup plus grande à l’égard des formes de vies non humaines, comme les animaux et les plantes, et particulièrement envers les générations futures », explique Elson Ian Nyl Ebreo Galang, aujourd’hui chercheur postdoctoral à l’Université Dalhousie. « En s’asseyant autour d’une même table, en s’écoutant mutuellement et en imaginant collectivement l’avenir, ils ont commencé à se soucier davantage de ceux qui sont généralement laissés en marge de ces discussions. »

Des décisions environnementales guidées par la compassion

L’équipe a réuni des représentants et représentantes de gouvernements, d’organismes non gouvernementaux, d’équipes de recherche et du secteur agricole dans la région de la baie de Fundy, en Nouvelle-Écosse, façonnée par des forces attractives et répulsives s’exerçant autour des marais asséchés et des marais côtiers. Les participants ont été invités à imaginer un scénario optimiste et un autre pessimiste pour la région, allant d’écosystèmes florissants préservés par des solutions respectueuses de la nature à des environnements dénaturés par des intérêts privés.

« Parmi les personnes que nous avons réunies, plusieurs s’étaient affrontées par le passé », indique le chercheur. « Toutefois, lorsqu’elles ont pris le temps d’échanger sur leurs relations personnelles avec la terre, l’énergie de la salle est passée de la tension à la cordialité, puis à la collaboration. »

Cet esprit de collaboration a contribué à faire de l’exercice plus qu’une simple discussion sur les orientations à adopter. Après l’atelier, les participantes et participants ont dit ressentir davantage de « bienveillance », de « sensibilité » et de « compassion » à l’égard des formes de vies non humaines et des personnes du futur.

L’empathie au fil du temps

Afin de vérifier si ces changements émotionnels étaient durables, l’équipe a utilisé un « indice d’empathie » dûment validé, qu’elle a mesuré avant l’atelier, immédiatement après celui-ci, puis trois mois plus tard. Elle a observé une intensification significative de l’empathie à l’égard de la vie non humaine et des générations futures immédiatement après l’atelier. De plus, cette manifestation accrue de l’empathie envers les générations futures s’est maintenue, même après trois mois.

Un deuxième atelier de planification de scénarios, axé sur l’avenir des zones humides, des terres agricoles et des espaces verts urbains du Québec, a produit des résultats similaires, ce qui donne à penser que cet effet de renforcement de l’empathie peut être reproduit dans d’autres contextes.

« Notre objectif était de changer non seulement les façons de penser, mais également les perceptions », explique Elson Ian Nyl Ebreo Galang. « Si nous voulons que les décideurs prennent des décisions durables tant pour les humains que pour les autres êtres vivants, nous devons cultiver l’empathie autant que le savoir. »

Pour la professeure Bennett, le succès du projet repose sur les relations personnelles.

« Grâce aux invitations personnalisées et à l’animation avisée, les participants ont pris conscience de leur apport unique au processus », souligne-t-elle. « Grâce à la touche magique d’Elson, qui sait écouter et mettre tout le monde à l’aise, ils ont compris qu’ils influençaient véritablement la discussion. »

Vers une prise de décision empreinte d’empathie

Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du projet ResNet du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, dirigé par la professeure Bennett, met en évidence l’empathie en tant qu’élément essentiel, mais souvent négligé, de la gestion environnementale.

« Peut-être devrions-nous intégrer l’empathie au processus décisionnel et offrir aux gens la possibilité d’imaginer l’avenir ensemble et, ce faisant, de changer leur perception du présent », conclut Elson Ian Nyl Ebreo Galang.

L’article « », par Elson Ian Nyl Ebreo Galang, Elena M. Bennett, Gordon Hickey, Julia Baird, Gillian Dale et Kate Sherren, a été publié dans Sustainability Science (2025).

Cette étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

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